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Watchman Nee : une vie consacrée à la volonté du Seigneur

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Durant les trente années que dura son ministère, il parcourut une grande partie la Chine pour annoncer l’Évangile, fondant un peu partout des Églises locales, indépendantes des missions étrangères. (photo : DR)

Au début du XXe siècle (04/11/1903), lorsque naquit Watchman Nee, de son vrai nom Nee Shu-Tsu , la Chine était ouverte au christianisme depuis une cinquantaine d’années mais il n’était accepté que par une minorité de la population, la majorité des chinois voyant en lui une religion venue de l’étranger et qui, de plus, leur avait été imposée par la force des armes dans les conditions humiliantes du traité de Nankin (1842).

Conversion :

En février 1920, Dora Yu (Yu Tzu-tu), une évangéliste alors célèbre en Chine, fut invitée à venir à Fou-Tchéou pour prêcher l’Evangile dans l’Église de la Paix Céleste. Sa prédication était si convaincante et remplie de puissance qu’après chaque réunion de nombreuses personnes se convertissaient. Comme la mère de Nee Shu-tsu avait connu Dora Yu alors qu’elle était étudiante à Shanghai, elle invita chez elle l’évangéliste et lui promit d’aller l’entendre avec ses amies. Elle s’y rendit une première fois par politesse elle mais s’y ennuya beaucoup, ayant entendu déjà tout cela depuis son enfance.
Elle continua donc de jouer au mah-jong avec ses amies les autres jours mais, les paroles de Dora Yu ayant fait leur chemin dans son cœur, elle comprit qu’une chrétienne ne pouvait s’adonner à la passion du jeu et, le troisième jour, elle ne put poursuivre la partie et déclara à ses amies qu’elle ne jouerait plus. Ayant été renouvelée dans sa foi, elle retourna alors aux réunions de Dora Yu auxquelles elle participa activement en interprétant les sermons dans le dialecte local.

Lin Huo-ping proposa alors à son fils d’aller assister au moins à une réunion, mais il refusa car sa mère l’avait sévèrement puni quelques jours auparavant pour avoir brisé un vase précieux, alors qu’il n’y était pour rien, et bien qu’il n’ait pas protesté, il n’avait pas admis cette injustice. Elle comprit la raison de ce refus, mais elle ne pouvait accepter de confesser son erreur à son fils aîné, un tel comportement étant totalement impossible alors en Chine. Le lendemain, alors qu’elle commençait à chanter un cantique, elle ne put aller plus loin, comprenant qu’elle était en faute. Elle se retourna alors brusquement vers son fils et l’enlaça en lui disant « Je reconnais que je t’ai puni injustement ; s’il te plaît, pardonne moi ». Watchman Nee fut profondément bouleversé par la confession de sa mère, jamais un parent en Chine n’ayant accepté de perdre ainsi la face devant un enfant. Il comprit que si sa mère avait été si profondément transformée par les paroles de Dora Yu c’est que très certainement il devait émaner quelque chose de particulier de sa prédication.
Il alla donc dès le lendemain assister à une réunion et ce qu’il entendit le plongea dans un profond combat intérieur pendant plusieurs jours. Il comprit en effet aussitôt que Dieu ne voulait pas seulement le sauver mais qu’il lui demandait aussi de Le servir, ce qu’il ne pouvait accepter. Il avait en effet de grandes ambitions qu’il ne voulait sacrifier tout d’un coup.

Dans la soirée du 29 avril 1920, alors qu’il était seul dans sa chambre et toujours assailli par le doute, sa première tentation fut de renoncer à croire en Jésus et à devenir chrétien, mais, d’un autre côté, il lui était difficile de renoncer au salut. Il se mit à genoux mais aucun mot ne lui venait à l’esprit pour prier. C’est alors que soudainement, il vit tous ses péchés et que, pour la première fois, il comprit qu’il était pécheur. Il eut également une vision du Christ en croix qui l’accueillait en lui disant : « Je suis là qui t’attends ». Submergé par tant d’amour, il ne put le rejeter et il décida de croire en Lui comme Sauveur et Seigneur. Comme il le dit lui-même, « Alors que d’habitude je riais de ceux qui croyaient au Seigneur, ce soir- là je ne pus rire ».

Dora Yu, évangéliste chinoise

Début de son ministère :

Tout de suite après son salut, Watchman Nee se mit à aimer le Seigneur et reçut de manière très intense le fardeau d’annoncer l’évangile à ses camarades d’école et à ses concitoyens, en tout temps. Grâce à sa prédication, presque tous ses camarades furent menés au Seigneur, et un réveil se propagea dans toute l’école puis s’étendit largement aux habitants de sa ville en 1923. Des centaines de personnes furent sauvées et virent leur existence changer. Watchman Nee ne fut jamais élève d’une école théologique, ni d’un institut d’apprentissage biblique. La plupart des choses qu’il apprit concernant Christ, les choses de l’Esprit et l’histoire de l’Église, il les acquit en étudiant la Bible et en lisant des ouvrages écrits par des hommes spirituels. Watchman Nee était non seulement un excellent étudiant de la Bible, il était aussi un lecteur avide de livres spirituels. Intellectuellement doué, extrêmement brillant, il était capable de sélectionner, de comprendre, de discerner et de mémoriser les écrits appropriés. Il lui était possible de saisir sans difficulté les points et emphases d’un livre en y jetant un rapide coup d’œil.

Une foi vivante :

Parce qu’il travaillait trop et ne recevait pas de soins médicaux adéquats, Watchman Nee fut atteint de tuberculose en 1924. Sa maladie s’aggrava au point que des rumeurs se propagèrent, l’annonçant mort. Pendant cette période de maladie, il se mit à faire intensément confiance en Dieu pour son existence, et Dieu prit fidèlement soin de lui. Dieu le guérit de la tuberculose mais le laissa souverainement atteint d’une angine de poitrine. Il aurait pu mourir à tout instant. Cet état de fait le conduisit spontanément à avoir totale confiance dans le Seigneur pour toute son existence. D’heure en heure, il vivait par la foi en Dieu, et d’année en année, Dieu lui dispensa ses soins pleins de grâce et la vie de résurrection, jusqu’au jour de sa mort. C’est au travers de telles difficultés qu’il fit l’expérience de Dieu et se réjouit de Lui bien davantage que s’il n’avait pas souffert d’une maladie aussi envahissante et exténuante. Le genre de guérison divine dont Watchman Nee fit l’expérience n’était pas simplement un acte miraculeux de Dieu ; cette guérison était l’opération de la vie de résurrection au moyen de la grâce, par l’exercice de la foi dans la parole fidèle de Dieu, pour l’édification et la croissance dans la vie. Ce n’était pas juste un miracle opéré par la puissance divine, mais absolument la résultante de la grâce et de la vie divine.

Sa vie et son œuvre :

À chaque fois que quelqu’un posait une question à Watchman Nee, sa réponse était toujours pratique, directe, claire, pleine d’onction et remplie de lumière. Son attitude était toujours très normale et ouverte. Il était d’un abord facile. Il possédait une capacité immense et son cœur était large. Dans le domaine spirituel, il atteignait les hauteurs et touchait les profondeurs. Concernant le principe et le dessein de Dieu, sa compréhension et son expérience étaient d’une grande richesse. Il laissait toujours dans son interlocuteur une grande impression de douceur, sans que ne se dégrade le sens du respect. Dans ses manières, il était gentil et doux, ses paroles remplies d’onction. En conversant avec lui, personne ne percevait de distance, mais au contraire, la sensation d’être rafraîchi et approvisionné. L’impression que laissaient ses paroles et ses gestes étaient inoubliables. Watchman Nee vit que l’importance de notre œuvre réside dans sa qualité plutôt que dans sa quantité. L’œuvre véritable est l’écoulement de la vie.

L’emprisonnement :

En février 1949, après bien des prières et des considérations, Watchman Nee prit la décision de demeurer à Shanghai à cause de son fardeau pour les églises, pour les collaborateurs et pour le témoignage du Seigneur sur le continent. D’un côté, il faisait pleinement confiance à la souveraineté au Seigneur ; de l’autre côté, il réalisait le risque et se préparait à devenir un sacrifice pour le témoignage du Seigneur.

Watchman Nee fut arrêté par les communistes chinois en mars 1952 en raison de sa foi mais surtout de son influence considérable au sein des églises chrétiennes. Il fut condamné en 1956 à cinquante années d’emprisonnement et seule son épouse fut autorisée à lui rendre visite pendant sa détention. Bien que nous n’ayons aucune information sur son comportement dans l’épreuve et sur ses expériences spirituelles, ses huit dernières lettres donnent un aperçu de sa douleur immense mais aussi de l’espérance qui le soutenait.

Dans sa correspondance, il ne pouvait en effet employer aucun mot ou expression faisant allusion à sa foi chrétienne ; ainsi, dans sa dernière lettre, écrite le jour même de sa mort, il se contente d’écrire : « Dans ma maladie, je conserve toujours la joie dans mon cœur ».

Le décès de sa femme, survenu le 7 novembre 1971, lui causa une peine immense et mit fin à son contact avec le monde extérieur.

En juin 1972, la famille de Watchman Nee reçut une lettre de la ferme de travail dans lequel il se trouvait alors, l’informant de sa disparition. Son épouse étant décédée six mois auparavant, c’est sa petite-nièce ainsi que sa sœur aînée qui firent le déplacement. Le directeur du camp les informa que Watchman Nee était décédé le 30 mai et que son corps avait été incinéré le 1er juin. Il se contenta de leur remettre les cendres du défunt et de leur montrer un petit papier qui avait été découvert sous son oreiller et sur lequel il avait griffonné d’une main tremblante : « Christ est le fils de Dieu qui est mort pour le rachat des pécheurs et est ressuscité le troisième jour. C’est la plus grande vérité dans l’univers. Je meurs en raison de ma croyance en Christ. Watchman Nee ».

Considérant que cet écrit avait valeur de testament, sa petite-nièce l’apprit par cœur afin d’en rapporter la teneur à la famille.

Les cendres de Watchman Nee ont d’abord été transportées auprès de celles de son épouse, dans la ville natale de celle-ci, à Kwangchao, près de Haining, province de Chekiang (Zhèjiāng), puis, en mai 1989, elles furent transférées dans le cimetière chrétien de la ville de Sou-Tchéou dans le Kiangsu (Jiāngsū).

sources : http://www.courantdevie.fr/biographie-watchman-nee.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Watchman_Nee