Peut-on faire lʼamour pendant une neuvaine ?
Une immersion dans une pratique délicate : faire l’amour pendant une neuvaine
Dans le vacarme sacré d’une église, au milieu d’une communauté fervente, s’éternise anonymement une pratique ancestrale : la neuvaine. Pendant neuf jours consécutifs, les croyants de tous horizons se plongent dans une méditation intense, se rapprochant ainsi du divin à travers la prière, le jeûne et la contemplation. Mais une question, sensible et souvent taboue, agite les esprits : peut-on faire l’amour pendant une neuvaine?
La neuvaine : un voyage vers le sacré
Originaire du mot latin « novem », qui signifie « neuf », la neuvaine est un rituel religieux pratiqué principalement dans la tradition chrétienne, mais aussi dans d’autres confessions. Ces neuf jours de dévotion intense font écho à la période entre l’Ascension et la Pentecôte, quand les disciples de Jésus sont restés neuf jours à Jérusalem, priant en communauté avant la descente du Saint-Esprit.
Mais alors, où se situe l’amour physique dans ce contexte de dévotion ardue? Les opinions sur la question varient, reflétant une panoplie de perspectives théologiques, culturelles et personnelles.
Se précipiter vers l’amour divin, mais au détriment du terrestre ?
Certains suggèrent que, en raison de l’intensité de la méditation et du jeûne qui accompagne souvent la neuvaine, il est préférable de s’abstenir. Selon cette perspective, l’énergie normalement consacrée aux plaisirs charnels devrait plutôt être dirigée vers le spirituel, permettant une union plus profonde avec le divin.
Cependant, d’autres ont une vision différente. Pour ces personnes, l’amour exprimé physiquement peut être aussi sacré que la prière et peut être intégré dans le cadre de la neuvaine, à condition qu’il soit un acte d’amour vrai et respectueux.
La polarité des perspectives théologiques
Selon la Tradition de l’Église catholique romaine, si la neuvaine est pratiquée en tant qu’acte de pénitence ou en préparation à une fête religieuse majeure, alors l’abstention sexuelle est souvent recommandée. Cela résulte d’une compréhension que la discipline physique et l’abstention peuvent aider les individus à se concentrer sur leur démarche spirituelle.
À l’inverse, dans certaines traditions chrétiennes orthodoxes et protestantes, il n’y a pas de restriction explicite contre l’activité sexuelle pendant la neuvaine, à condition qu’elle reste dans le cadre du mariage et reflète un amour respectueux et altruiste.
Une affaire de conscience personnelle
En fin de compte, la question de l’amour pendant une neuvaine n’est pas une question avec une réponse ferme et définitive. Elle résonne plutôt comme un défi à la conscience personnelle de chaque adepte, à son interprétation de sa foi et de sa dévotion.
La fécondité de l’amour, l’engagement mutuel, la communion des corps peuvent aussi être des signes de la main divine, de l’Amour suprême qui vibre dans chaque battement de cœur, chaque souffle, chaque étreinte. Ainsi, l’amour, l’intimité, lorsqu’elle est vécue avec respect et dévotion, pourrait être une expression tout aussi valable de cette marche personnelle vers la divinité.
Naviguer dans un territoire délicat
Le discernement dans la pratique de la neuvaine, loin d’être une affaire tranchée, reste un défi délicat pour les fidèles aujourd’hui. Que l’on choisisse l’abstention ou non pendant cette période, l’influence de la culture, de l’éducation et de la perspective personnelle reste prédominante.
Dans l’univers infini du sacré, où le corporel et le spirituel coexistent généralement en harmonie, on peut se demander pourquoi choisir entre les deux? Pourquoi ne pas plutôt chercher un équilibre entre les exigences du corps et celles de l’âme? Après tout, l’amour divin et l’amour humain ne sont peut-être que deux facettes d’une seule et même pièce : une célébration de la vie et de la joie qui naît de la communion avec l’autre.
Une affaire d’amour
Pour certains, faire l’amour pendant une neuvaine peut sembler incongru. Pour d’autres, c’est une célébration naturelle et sacrée de l’amour et de la vie. Quelle que soit la réflexion, l’intimité physique reste un signe d’amour, de dévotion et de respect mutuel. Et dans le royaume du divin, où l’amour est la plus grande de toutes les commandements, peut-être n’y a-t-il pas de meilleur hommage à la divinité que d’aimer et d’être aimé tout simplement.