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Une prière pour que justice soit faite

Le Souffle Réciproque de la Prière et de la Justice

Sur un chemin de gravier qui longe une clinique minable à Zaporozhye, en Ukraine, une femme émaciée s’accroupit et murmure une prière presque inaudible : « Que justice soit faite ». C’est un cri silencieux pour la justice, pour l’équité, pour leur dignité humaine redonnée. Un concert similar de récitations persistant est entendu à travers le monde, depuis des villages reculés en Inde jusqu’aux villes de béton aux États-Unis. Mais comment le droit de prier pour la justice s’insère-t-il dans le cadre plus large des religions mondiales?

La Prière pour la Justice dans le Christianisme

Dans les enseignements du christianisme, la prière pour la justice est une partie intégrante de la foi. Le Sermon sur la montagne, prononcé par Jésus, exceple par excellence du christianisme, ressemble à une prière pour la justice. « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés » (Matthieu 5:6). Cette conception joue donc un rôle central dans la considération de la justice. En demandant justice, les croyants donnent voix à leur aspiration pour une réalité alignée sur les valeurs du « Royaume des Cieux ». Ce n’est pas seulement une demande de justice personnelle, mais un désir profond pour une justice universelle et inébranlable.

L’Islam et le Cri silencieux pour la Justice

Dans l’Islam, le concept de justice est un autre fondamental apprécié, inscrit fermement dans l’essence même de cette religion. Le Coran illustre en effet que « Dieu commande l’équité, la bienfaisance et la libéralité envers les proches. Il interdit la turpitude, l’inconvenance et la rébellion. Il vous enjoint peut-être, pour que vous vous souveniez » (16:90). Les musulmans cherchent alors la justice à travers leurs prières ou « dua », prenant exemple sur le prophète Mohammed qui, sans cesse, demandait l’application de la justice.

Le Bouddhisme et la Justice Inéxorable du Karma

Malgré l’accent mis sur la méditation plutôt que sur la prière en tant que telle, le bouddhisme ne manque pas de présenter sa propre version de justice, celle du karma. La loi du karma enseigne que chaque action a des conséquences proportionnelles et cet ordre moral inébranlable s’applique à tous, éliminant ainsi toute injustice. Les aspirations et les intentions des bouddhistes, semblables aux prières, sont donc souvent orientées vers le bien-être de tous les êtres soumis à cette loi inévitable.

La Prière en Quête de Justice : un Pont entre le Céleste et le Terrestre

Au-delà des spécificités de chaque tradition religieuse, la prière pour que justice soit faite est une aspiration universelle, un cri de cœur de l’humanité. C’est un lien entre le domaine céleste ou spirituel, et le monde terrestre plein d’imperfection. La prière rend audible le désir pour une réalité plus juste, un monde dans lequel le bien est récompensé et le mal puni. Dans un sens plus profond, de telles prières lient également les communautés : elles reflètent le désir commun de justice, de dignité et d’égalité pour tous.

Le Pouvoir de la Prière dans la Quête de la Justice

Finalement, est-ce que la prière a un rôle à jouer dans la matérialisation de la justice? Ces mots, prononcés avec une foi inébranlable, peuvent-ils contribuer à façonner un monde plus juste? Le pouvoir de la prière réside dans les actions qu’elle inspire. Comme le dit le proverbe chrétien, « La foi sans œuvres est morte » (Jacques 2:26). Lorsqu’elle est suivie de bonne volonté et d’actions concrètes pour mettre fin aux injustices, la prière sert de puissant catalyseur pour le changement social.

Dans un monde souvent empreint d’injustice, la prière persiste comme un écho omniprésent de l’appel de l’humanité pour la justice. C’est le souffle sincère qui représente le désir profond des cœurs pour un monde plus juste.
La prière pour la justice tiendra-t-elle sa promesse? Seul l’avenir nous le dira.