Tenir ferme, un combat de chaque instant
Je ne sais pas pour vous, mais je suis fatigué. Je suis fatigué de voir le monde s’engloutir de plus en plus. Je suis fatigué de parler, parler, parler pour ne recevoir comme réponse que mépris. Je suis fatigué du monde mais plus encore je suis fatigué du combat que nous vivons tous : tenir bon.
Quand le Seigneur nous parle de persévérance, Il n’a jamais dit que cela serait facile. Et pour moi, je crois que tous ce que nous vivons, tout ce que nous voyons se préparer dans le monde, ne fait que m’encourager à continuer à tenir bon car le Seigneur revient. Mais parfois je me dis » mais pourquoi ? Pourquoi continuer alors que visiblement pour la majorité tout va pour le mieux ? Même pour les chrétiens, ils sont en grande majorité tellement impatient de retourner dans leur église« . Quand je vois le monde, je vois un monde qui n’a pas appris la leçon, un monde qui a décidé que rien ne s’était produit. Un monde qui pense que cela finira par s’arranger. Et pourtant, dans un même temps, je vois ce monde avoir peur de l’autre. Cette peur qui engendre la méfiance, la défiance et parfois la haine de l’autre. Je vois tout ce monde et je me dis que si un chrétien ne voit pas quelque chose de louche, alors moi, je dois avoir des hallucinations. Quand je vois tout ceci, je me dis aussi que si un chrétien vit ceci très bien, sans aucune difficulté, je me dis juste qu’il est, oui j’ose le dire, un hypocrite.
Je me rappelle d’un message récent dans lequel un pasteur disait que le Seigneur allait faire en sorte que le séjour sur cette terre allait être de plus en plus désagréable pour l’Eglise. Et bien je le crois. Je le crois non pas parce qu’un pasteur le dit, mais tout simplement parce que je le vis.
Quand on a vécu le confinement, on en a profité pour témoigner à nos amis, nos familles. L’Eglise 2.0 s’est levée, Elle a prêché H24 sur Internet. Elle a eu une visibilité sur Internet comme jamais auparavant et pourtant je vois tout ça comme un pétard mouillé. Pourquoi ? Parce que si nous pensons l’homme assez droit dans son cœur pour ne pas retomber dans ses travers une fois la tempête passée, on se leurre.
Bien entendu, il y a eu des conversions, je le crois. Bien sûr que le Seigneur a opéré des miracles partout dans le monde, mais bien que je sois chrétien, je ne suis pas naïf. Je sais que beaucoup, si ce n’est pas la majorité sont venus, se sont approchés de Dieu par intérêt, par peur du Covid-19, par peur de mourir. Et qu’est-ce qui me fait dire cela ? Ce que j’ai dit plus haut : le monde a repris comme si rien ne s’était passé. Et c’est pour cette raison que oui, il y a aura plusieurs vagues.
Ce ne seront pas que des vagues épidémiologiques que nous allons vivre, mais des vagues de crash économique, de crises sociales, de désordre comme jamais on n’a vécu jusqu’ici. Et tout cela arrive parce que le Seigneur le permet afin que le plus grand nombre réponde à Son Appel.
Vous savez, je me rends compte au fil de mes sorties à l’extérieur, au fil des discussions que je peux avoir, au fil des actualités du jour, que le monde est déjà prêt à accepter l’antéchrist. Et c’est ça le pire dans l’histoire. Le combat agit principalement à ce niveau, parce que l’on se dit qu’il en reste encore à faire entrer dans la bergerie, mais en même temps on se rend compte qu’il en reste si peu, si peu encore. Alors on en arrive à se fatiguer soi-même. On en arrive à devenir un peu naïf lorsqu’une personne déclare qu’elle donne sa vie au Seigneur alors qu’au final rien ne change dans sa vie.
Le Seigneur dans Sa Parole nous donne l’image de Sa Parole, justement, c’est l’épée. Mais vous savez, je crois que nous avons plus souvent une épée dans la main que nous secouons dans le vide alors qu’elle devrait nous aider à ôter les œuvres mortes de nos vies selon Hébreux 4.12 :
« Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. »
Cependant il y a un grand risque à devenir naïf, c’est que cela nous mène sur la route de l’apostasie. On en arrive a déclarer des mensonges pour se faire accepter du monde, remplir un groupe et même remplir son portefeuille, tant qu’à faire. Cette apostasie que Paul a prédite, elle est là et bien là et celui qui ne la voit pas c’est parce qu’il est devenu aveugle ?
Pendant des siècles, on se réjouissait d’être différent du monde, mais maintenant nous sommes dans ce combat entre cette réjouissance qui est toujours présente à cause de la Parole de Dieu, à cause de Ses Promesses, mais on en souffre de plus en plus. Cette souffrance est accentuée par le fait que nous voyons même certains de nos frères et sœurs tomber comme des mouches et vous savez quoi ? Je me dis si eux tombent, alors moi aussi je peux tomber. Je ne suis pas meilleur qu’eux. Alors nous avons cette triple peine si j’ose dire à vivre au quotidien. En tout cas, moi je la vis.
Je comprends mieux cette parole de Paul qui dit :
Philippiens 1.21 : « Car pour moi, la vie c’est le Christ, et la mort est un gain.«
Je comprends cette parole de Jésus tellement puissante :
Matthieu 16.24 : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. »
On a peut-être trop utilisé ces versets sans comprendre leur véritable sens et sans en mesurer l’impact.
Et le combat que nous vivons est aussi terrible que nous n’en sommes très certainement qu’au début et de savoir qu’encore une fois d’autre sont déjà tombés, qui dit que moi je ne peux pas tomber aussi ? Bien sûr que j’ai mis ma confiance en Dieu, bien sûr que je crois en tout ce que déclare la Parole de Dieu. Bien sûr que j’attend l’Epoux, Jésus. Mais la question que je me pose c’est jusqu’à quel point ?
Parce qu’encore une fois, je vais prendre la Parabole des dix vierges, les cinq vierges folles attendaient aussi l’Epoux, donc elles le connaissaient, donc elles avaient sans doute mis leur foi en Lui, et pourtant… Et pourtant.
Je ne suis pas fou pour me dire que je suis meilleur qu’elles. Je ne suis pas assez fou pour me prétendre faisant partie des vierges sages, car au final, c’est le Seigneur Lui-même qui en sera Juge.
Pensez-vous peut-être que le diable ne connait pas le combat que doit livrer l’Epouse de Christ ? Il le connait très bien et croyez-moi, il est le sur le champ de bataille prêt à en découdre.
On s’est laissé dire que la Grâce était simple, mais non, elle a un prix. La Grâce de Dieu a eu un prix, c’est la Croix. On s’est laissé dire que Dieu n’était qu’Amour sans prendre conscience de Sa Justice. Et bien que nous vivions dans ce temps de Grâce, plus j’avance et plus j’en arrive à craindre Dieu, parce que devant Lui je ne suis rien. Et si Lui ne me soutient pas, je tombe.
Ce qui me fait le plus peur dans ce qui arrive ce ne sont pas les évènements. C’est l’idée qu’à n’importe quel moment, si je lâche la main du Seigneur ne serait-ce qu’une seconde, je tombe.
C’est à nous de tenir bon, pas au Seigneur. Ne croyons surtout pas que nous sommes appelés à attendre Son Retour en dansant et en chantant. Pas du tout. Nous sommes appelés à l’attendre pendant que dans le monde, dans lequel nous sommes toujours, la nuit est déjà tombée, prête à engloutir. Ca c’est la réalité. Ne soyons pas naïfs sur ce qu’il se passe dans le monde mais aussi sur nos propres vies. Ne nous pensons pas plus haut, plus fort et plus blanc que les autres. Mais surtout, soyons prêts à endurer des souffrances terribles. Vous savez, pendant des années, on a pensé que la persécution des premiers chrétiens allait reprendre, à savoir un massacre à grande échelle, mais en fait il est question d’une persécution beaucoup plus subtile que ça et c’est pour cette raison que beaucoup ne la voient pas venir. N’allez pas penser que nous sommes tous condamnés à être mis en prison, tués, torturés et autres horreurs sans nom, mais nous allons vivre des moments vraiment très durs et vous savez pourquoi ? Parce que le Seigneur veut savoir jusqu’à quel point nous lui sommes fidèles !
Ce n’est pas parce que nous évangélisons, que nous prêchons la Parole, que nous avertissons, louons, prions et faisons d’autres activités bibliques que nous sommes fidèles au Seigneur. La fidélité au Seigneur se mesure dans notre capacité à mourir à nous-mêmes pour Lui, tout comme Lui est mort pour nous. Ne croyons pas que, voilà Jésus est veni vidi vici et nous, nous avons juste à dire un petit oui et basta, la porte du Ciel est grande ouverte. Et pourtant, si je reprends la Parole du Seigneur, si on ne porte pas notre croix, on ne peut pas le suivre.
On prend souvent ce verset, mais vous savez, qu’avant de porter Sa Croix, Jésus a souffert le martyr avant même Son arrestation ? Car oui, on ne peut pas prendre sa croix comme un beau coq, en sautillant partout, non. Il y aura toujours de la souffrance avant, pendant et même lors de la crucifixion. Si nous ne vivons pas l’angoisse, nous sommes menteurs. Si nous n’avons pas peur, nous sommes menteurs. Prendre sa croix, c’est un prix à payer, mais ce prix-là, on n’en parle pas de peur de choquer, mais je suis désolé, c’est ce que dit la Parole. Je ne veux pas prendre une portion seulement de la Parole de Dieu, l’arranger à ma sauce pour la servir afin de faire des adeptes, je veux porter la vérité de l’Evangile, et toute la Vérité. Et comme le dicton le dit si bien : la vérité blesse, la vérité dérange.
Ne nous mentons pas, soyons sérieux avec nous-même déjà. Parce que si nous nous mentons à nous-même alors nous sommes prêts à mentir au Seigneur. Si nous ne sommes pas sérieux avec nous-mêmes, alors comment voulez-vous que nous soyons sérieux avec Dieu ?
Pour finir sur une note un peu plus joyeuse, je dirais simplement ceci : Jésus nous a promis qu’Il serait avec nous tous les jours, donc Il est là. Et à la vue de la vitesse folle à laquelle vont les événements, il n’est pas dangereux de déclarer qu’il ne nous reste plus beaucoup de temps encore à attendre. Gardons toujours cette foi et cette espérance, parce que si nous la perdons, alors c’est fini.
Soyez bénis.
source : Nathaniel pour sentinellesaps.com