Moyen-Orient : le plan de paix de Trump enfin dévoilé !
Ce plan présentant une solution à deux états satisfait grandement Israël, alors que les palestiniens, absents, ont fait savoir sans surprise qu’ils rejetaient ce plan… (photo : Michael Reynolds/EPA)
Donald Trump a dévoilé mardi son plan de paix pour le Proche-Orient, «le plus détaillé» jamais présenté. Le président américain a vanté un document de 80 pages, évoquant une solution «réaliste à deux États». «Ma vision présente une occasion gagnant-gagnant pour les deux parties, une solution réaliste à deux Etats qui résout le risque que représente un État palestinien pour la sécurité d’Israël», a-t-il dit lors d’une déclaration à la Maison-Blanche.
«C’est un grand pas vers la paix», a salué le locataire de la Maison-Blanche, pour qui Jérusalem restera la «capitale indivisible» de l’État d’Israël et Jérusalem-Est deviendra la capitale de l’État palestinien. Les Palestiniens «méritent une vie meilleure», a aussi assuré Donald Trump aux côtés du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou.
«Journée historique»
Washington va reconnaître les colonies dans les territoires palestiniens occupés comme faisant partie d’Israël, s’est félicité Benjamin Nétanyahou, parlant d’«une journée historique». Le plan octroierait à Israël la souveraineté sur la vallée du Jourdain. «Ce plan est une voie réaliste vers une paix durable», a-t-il ajouté. Les Palestiniens devront reconnaître Israël comme «État juif», a-t-il affirmé.
Israël, qui est prêt à négocier «pendant quatre ans» une solution à deux Etats avec les Palestiniens, pourra de son côté annexer sans délai à son territoire ses colonies en Cisjordanie, a déclaré mardi l’ambassadeur des Etats-Unis à Jérusalem. «Israël ne doit pas attendre du tout», a répondu David Friedman à un journaliste lui demandant si l’annexion serait aussi soumise au délai de quatre ans, juste après la présentation du plan.
La carte des Etats israélien et palestinien du plan de paix de Donald Trump, dévoilée mardi par la Maison-Blanche, prévoit un tunnel reliant la Cisjordanie à la Bande de Gaza et une souveraineté d’Israël sur la vallée du Jourdain. «Tous les musulmans aux intentions pacifiques seront bienvenus pour visiter et prier à la mosquée Al-Aqsa», troisième lieu saint de l’islam, précise la légende de la carte, tweetée par le président. Une quinzaine de colonies israéliennes figurent par ailleurs en Cisjordanie.
« Voici à quoi pourrait ressembler un état Palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale. »
Si Donald Trump a salué mardi la présence des ambassadeurs d’Oman, des Emirats arabes unis et de Bahreïn, le plan a été vivement rejeté par le Hamas. Aucun Palestinien ne peut accepter un État indépendant sans Jérusalem pour capitale, a déclaré mardi soir le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «Aujourd’hui nous disons que nous rejetons ce plan. Nous n’accepterons pas de substitut à Jérusalem comme la capitale de l’État de Palestine», a déclaré à l’AFP Khalil al-Hayya, un haut responsable du mouvement. Le plan est voué à l’échec, a jugé de son côté l’Iran, alors que la Turquie a évoqué un plan «mort-né», par le biais de son ministère des Affaires étrangères.
Le gouvernement britannique a pour sa part estimé que le plan «pourrait constituer une avancée positive». C’est une «proposition sérieuse», a ajouté Londres.
source : lefigaro.fr