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Macron a reçu les reponsables des cultes pour s'entretenir sur des sujets de société

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Emmanuel Macron a reçu, jeudi 21 décembre, l’ensemble des représentants des cultes à l’Élysée. (photo : Christophe Petit Tesson/AFP)

Le grand thème : la laïcité

Pour la première fois, Emmanuel Macron recevait les représentants des cultes, jeudi, à l’Elysée. L’occasion pour lui de préciser ses positions sur la laïcité, un sujet sur lequel il est particulièrement attendu. Devant ses interlocuteurs, le chef de l’Etat s’est inquiété d’un risque de « radicalisation de la laïcité », selon plusieurs participants.

La question divise à droite comme à gauche, et jusqu’au sein du groupe La République en Marche. Une partie de ceux qui érigent la laïcité en étendard face à l’islamisme, Manuel Valls en tête, jugent l’exécutif trop prudent. Ils attendaient d’Emmanuel Macron une déclaration à l’occasion du 9 décembre, date anniversaire de la loi de 1905 séparant l’Eglise et l’Etat. Il n’en a rien été, et il est désormais question d’une intervention du chef de l’Etat devant les Français « au début du premier trimestre 2018 », probablement en janvier.

En attendant, chaque indice est scruté avec attention… Devant les représentants des six principales religions (catholique, protestante, orthodoxe, musulmane, juive et bouddhiste), Emmanuel Macron a souligné que « la République est laïque », mais « non la société ». C’est ce qu’ont rapporté les participants à l’issue des deux heures d’échanges.

« Il a dit : ‘C’est bien la République qui est laïque et non la société, les cultes peuvent s’exprimer dans l’espace public' », indique le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF). Emmanuel Macron « ne comprend pas certaines situations qui relèvent d’une obsession. Il a parlé de ‘radicalisation de la laïcité' », selon le grand rabbin de France, Haïm Korsia. « C’est une très belle formule, d’ailleurs. » « Il s’est interrogé de manière critique sur la radicalisation de la laïcité au détour d’une phrase, en se disant vigilant là-dessus », confirme François Clavairoly.

« Une liberté »

Déjà, fin septembre, Emmanuel Macron avait tenu des propos à la philosophie très libérale :

« La laïcité, ça n’est pas une religion d’Etat, c’est une exigence politique et philosophique. Ça n’est pas la négation des religions, c’est la capacité à les faire coexister dans un dialogue permanent », avait-il lancé devant les protestants.

Pour Emmanuel Macron, « la laïcité à la française est une liberté avant d’être un interdit » – c’est ce qu’il déclarait dans une interview au magazine « Challenges » en octobre 2016. Avis à tous ceux qui (comme Manuel Valls, Elisabeth Badinter ou Caroline Fourest) « défendent une vision revancharde de la laïcité », celle qui « conteste que la religion puisse s’intégrer dans la vie républicaine » et qui « pose des interdits à l’encontre d’une religion en particulier ».

Devant les représentants des cultes, Emmanuel Macron a confirmé le maintien à la télévision des émissions religieuses sur le service public, malgré les coupes budgétaires.

Une « instance informelle » de dialogue entre les cultes et l’Etat, imaginée par Gérard Collomb, devrait se réunir régulièrement sous la présidence du chef de l’Etat, selon François Clavairoly. Le ministre de l’Intérieur assistait aux échanges, ainsi que son collègue chargé de l’Education, Jean-Michel Blanquer, qui compte lancer des « unités laïcité » dans les établissements scolaires.

Sujets de société

Les responsables religieux ont demandé plus de moyens pour l’aumônerie aux prisons, pour lutter contre la radicalisation. Il sont aussi redit leurs inquiétudes quant à l’accueil des réfugiés. Quant à la PMA-GPA (procréation médicalement assistée, grossesse pour autrui), qui pourrait faire l’objet d’une législation plus « libérale » dans les mois à venir, à l’occasion de la révision des lois de bioéthique, rien n’a filtré. Emmanuel Macron aurait simplement pris l’engagement d’écouter les religions sur ce sujet lors des concertations à venir. Tout les interlocuteurs veulent croire au dialogue …

A l’issue de cet entretien, les personnalités religieuses invitées se sont dit plutôt satisfaites. Selon le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, interrogé par Libération, «le président de la République envisage clairement les religions comme des partenaires, il n’est pas du tout sur une ligne qui exclurait le fait religieux». Pour Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, «il y a un climat d’écoute très constructif» et pour Anouar Kbibech, vice-président du Conseil français du culte musulman, «cela augure d’une concertation de qualité», toujours selon Libération.

sources : https://www.nouvelobs.com/politique/20171222.OBS9721/devant-les-chefs-religieux-emmanuel-macron-denonce-une-radicalisation-de-la-laicite.html

http://www.evangeliques.info/articles/2017/12/21/france-macron-recoit-les-responsables-religieux-dans-un-climat-d-ecoute-17575.html