Les femmes handicapées subissent des pressions pour choisir le suicide assisté au Canada, prévient un organisme évangélique
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Les femmes handicapées subissent des pressions pour choisir le suicide assisté au Canada, prévient un organisme évangélique

L’Alliance évangélique du Canada a exhorté les autorités canadiennes à abroger les lois sur l’euthanasie pour les maladies mentales, soulignant un effet négatif sur les femmes handicapées, et à créer une nouvelle stratégie de lutte contre la traite des êtres humains – dans un mémoire de neuf pages adressé aux Nations Unies.

Ce mémoire a été rédigé à l'occasion de la 89e session de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), adoptée en 1979 par l'Assemblée générale des Nations Unies. Il fait partie d'un examen de la contribution du Canada à l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes.

L’aide médicale à mourir (AMM) a été légalisée pour les personnes handicapées ou atteintes de maladies chroniques au Canada en 2021. Cependant, l’EFC a déclaré que depuis l’élargissement des lois sur l’aide médicale à mourir, de nombreuses personnes ont demandé l’AMM en raison d’un manque de soutien médical ou social, de la pauvreté ou de l’insécurité du logement, ou de « conditions intolérables dans les soins de longue durée ».

« De nombreux Canadiens handicapés ont été admissibles à l’AMM en raison de leur handicap, et ce, parfois à plusieurs reprises, a déclaré l’EFC. L’admissibilité à l’AMM en raison d’un handicap met en danger et dévalorise la vie des Canadiens handicapés. »

L’EFC a souligné que même si le nombre total de décès par AMM était égal entre les sexes, les chiffres du gouvernement canadien de 2022 indiquant 51,4 % d’hommes et 48,6 % de femmes, le ratio femmes/hommes parmi les personnes atteintes de troubles mentaux est « considérablement biaisé ».

Cinquante-neuf pour cent de ces décès concernaient des femmes et 41 % des hommes. Ces chiffres suggèrent une discrimination à l’égard des personnes handicapées, « vécue de manière aiguë par les femmes handicapées ou atteintes d’une maladie chronique ».

L’EFC a également exprimé ses inquiétudes quant au fait que la stratégie nationale canadienne de lutte contre la traite des êtres humains devrait prendre fin cette année, sans être remplacée.

Environ 94 % des victimes de la traite des êtres humains au Canada sont des femmes et des filles, a déclaré l’EFC, ajoutant : « Il est essentiel que le Canada adopte une stratégie permanente et réactive, dotée d’un financement stable, pour lutter efficacement contre la traite des êtres humains. Des stratégies limitées dans le temps peuvent entraîner des lacunes en matière de financement, de politiques et de réponse. »

Le rapport souligne également l’existence d’un « lien inextricable » entre la traite des êtres humains et la prostitution, qui se traduit par des rapports sexuels rémunérés issus de l’exploitation sexuelle commerciale des femmes et des enfants.

« Nous savons, grâce à d’autres juridictions, que lorsque la prostitution est légalisée ou dépénalisée, l’industrie du sexe se développe, tout comme le trafic », écrit l’EFC.

L’EFC a appelé le gouvernement canadien à adopter une stratégie permanente de lutte contre la traite des êtres humains, qui comprendrait un comité consultatif de survivants, un financement pour les services aux victimes et une formation juridique pour les personnes impliquées dans la lutte contre la traite des êtres humains.

Des mesures devraient également être appliquées pour réduire les demandes de relations sexuelles rémunérées, a déclaré l'EFC, en mettant en œuvre la loi sur la protection des communautés et des personnes exploitées (PCEPA).

« Le système de prostitution ne doit pas être normalisé ou légitimé. Le Canada doit faire mieux que d’accepter la prostitution comme solution à la pauvreté des femmes, au racisme et à toute une série d’autres problèmes sociaux sous-jacents. »

En outre, l’EFC a soutenu les recommandations du Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes et les filles, comme l’a précédemment rapporté Christian Daily International, reconnaissant la prostitution comme un « système d’exploitation et de violence ».

Enfin, ce cadre de la prostitution doit être « maintenu et reflété » dans tous les protocoles et traités de l’ONU, y compris la CEDAW, a déclaré l’EFC.