Le fruit de l'Esprit : l'amour
Jésus est cloué sur la croix, et sa mère se tient là avec quelques femmes, sa douleur est immense. Jean, “le disciple que Jésus aimait”, est présent aussi (Jean 19. 26). Alors Jésus dit à Marie, sa mère : “Femme, voilà ton fils”, et à Jean : “Voilà ta mère”. Et le disciple la recueille aussitôt chez lui.
Jean et Marie sont unis par leur attachement à Jésus. Et, à cause de lui, l’un va prendre soin de l’autre. Jean connaît d’une manière personnelle l’amour de Jésus et l’aime profondément en retour. Son amour pour son Maître rend Jean apte à ce beau service : accueillir cette mère en deuil.
Ainsi la mort de Jésus crée un lien d’amour entre ceux qui l’aiment. Tous ceux qui croient en lui sont liés les uns aux autres par la même vie, sa vie. Et Jésus s’attend à ce que ces liens d’affection soient vécus entre eux.
Certes, il y a des chrétiens au caractère plus ou moins aimable, plus ou moins agréables à fréquenter. Mais chaque chrétien, aimable ou non, est lié à Jésus. Il est devenu pour moi “le frère pour lequel Christ est mort” (1 Corinthiens 8. 11). À ce titre, il a droit à mon attention et à mon dévouement. Je ne l’aime pas parce qu’il a la même culture, la même éducation, ou les mêmes centres d’intérêt que moi, mais parce que Jésus l’aime ! En prenant soin de lui, j’exprime mon amour pour Celui qui nous lie l’un à l’autre.
Mieux je connaîtrai l’amour de Jésus pour moi, mieux je saurai prendre soin de ceux qui lui sont chers !
1Corinthiens 13. 1-2 : « Si je parle dans les langues des hommes et des anges,… si j’ai le don de prophétie, si je connais tous les mystères et possède toute la connaissance, si j’ai toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. »
La première saveur du fruit de l’Esprit est l’amour.
Le mot grec employé ici est «agapè». Ce n’est ni l’amour passionnel, que les Grecs nommaient «éros», ni celui, tendre et paisible, qu’ils nommaient «philia», l’amour des couples unis ou des parents pour leurs enfants. L’apôtre Paul emploie le mot “agapé”, l’amour qui donne au lieu de prendre, l’amour qui veut le bien de l’autre. Cet amour-là ne dépend pas des mérites de l’autre pour s’exprimer, il rayonne en toute circonstance. Un tel amour se reçoit de Dieu. Il “est versé dans nos cœurs par l’Esprit” (Romains 5. 5) et il est le fruit de l’Esprit.
Nous pouvons, sans doute, témoigner que nos meilleurs souvenirs ont été marqués de cet amour que nous avons donné ou reçu. Souvenons-nous aussi que Jésus condense la centaine de pages de la loi en un seul verbe : AIMER (lire Marc 12. 29-31). Il en donne la mesure parfaite, suprême, quand il laisse sa vie pour sauver ses ennemis.
Amis chrétiens, c’est le Saint Esprit, et non l’observance de règles, de lois, qui doit inspirer notre vie, nos actes et nos attitudes. La vie chrétienne ne se résume donc pas à une compréhension juste de la doctrine biblique, ni même à sa mise en pratique. Elle est une réalité chaleureuse et bienfaisante qui inclut notre personne tout entière, notre intelligence, notre volonté, nos émotions, et qui nous pousse à aimer «en action et en vérité» (1 Jean 3. 18). “L’amour se réjouit avec la vérité” (1 Corinthiens 13. 6).