Comment l'inclusivité affecte l'Église et la repentance
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Comment l’inclusivité affecte l’Église et la repentance

Lorsque nous entendons le terme « inclusion » dans le monde d’aujourd’hui, il est souvent associé à « diversité » et « équité ». Cette combinaison de mots peut être utilisée pour exiger que tous les modes de vie, caractéristiques ou choix soient considérés comme légitimes. Ils peuvent également être utilisés pour combattre les préjugés et les partialités qui créent souvent de nouvelles classes de parias vulnérables et marginalisés dans le monde d’aujourd’hui.

Alors que les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion ont de nombreux problèmes, une difficulté flagrante réside dans le telos, ou objectif final, de ces programmes. Si, par exemple, l’inclusion est confondue avec l’acceptation inconditionnelle, nous perdrons probablement la capacité d’appeler les autres à la repentance. Jésus reconnaît que les divers publics auxquels il s’adresse ont également besoin d’être inclus dans le message du salut. Ce message exige la repentance et nécessiterait la formation de disciples.

En tant que chrétiens, individuellement et collectivement, nous devons veiller à n’exclure aucun groupe du message de salut. Lorsque nous retenons le message du salut et la repentance qu’il exige d’un groupe ou d’un autre, nous avons tendance à manifester d’inévitables erreurs théologiques.

Considérons d’abord le refus de Jonas de prêcher la repentance à Ninive. Sa haine pour les Ninivites le pousse à désobéir à Dieu. Jonas ne voit pas seulement les Ninivites comme une cause irrémédiablement perdue mais comme indigne du salut que Dieu lui a demandé de leur présenter. Jonas ne voulait pas que les Ninivites soient sauvés (Jon 4 :3-4). Son erreur n’était pas dans sa caractérisation de Dieu comme « gracieux… et miséricordieux, lent à la colère et abondant en amour inébranlable, et se repentant du désastre » (4:2). Son erreur était enracinée dans sa réticence à accepter que Dieu montre une telle grâce au peuple de Ninive. Peut-être devrions-nous nous demander si nous ne sommes pas devenus trop comme Jonas dans nos relations avec ceux que nous avons identifiés comme notre opposition.

Deuxièmement, si nous sommes prêts à radier « les collecteurs d’impôts et les pécheurs » comme irrécupérables, nous imposons des contraintes au Dieu qui n’a aucune contrainte. Cette erreur est plus proche de celle commise par les pharisiens, qui étaient aveugles à la possibilité que Dieu ne soit pas limité par leurs systèmes ou leurs traditions. Le ministère de Jésus a démontré que Dieu vivait et agissait au-delà des frontières établies par les chefs religieux de l’époque. Nous voyons une dynamique similaire dans la lapidation d’Etienne dans Actes 7. Ayant été accusé de parler contre le temple et Moïse (Actes 6 :11-14), Etienne répond en racontant les nombreuses fois où Dieu a travaillé au-delà des limites du temple ou la nation d’Israël (7:2-53). Dieu ne travaille pas dans des limites. Lorsque nous excluons les autres du message du salut, nous pouvons placer une contrainte artificielle sur Dieu et sous-estimer la puissance de l’Évangile.

Enfin, on peut supposer qu’appeler les autres à la repentance est une forme d’exclusion. Ainsi, nous attirons les individus vers un Jésus dont les attentes et les valeurs s’alignent étrangement sur les nôtres. Cette méthode de rétention du message de salut inculque à l’inclusion une forte dose d’individualisme et d’être centré sur l’humain afin que sa vie soit déterminée moins par le Christ et plus par ses propres pensées et sentiments, ainsi que par les pensées et les sentiments de la communauté dont on fait partie.

Il peut sembler étrange de penser à l’inclusion comme un moyen d’exclusion, mais l’inclusion dans une communauté prête à appeler « le mal bien et le bien mal » (Isa 5:20) n’est pas une inclusion dans le message du salut. C’est une exclusion de facto parce qu’elle nie la décision transformatrice qu’exige l’Évangile. Lorsque nous acceptons Christ, nous ne sommes pas seulement sauvés de la mort, mais aussi de l’état déchu qui l’a causée.

Jésus n’a pas offert aux parias l’inclusion dans le Royaume à leurs propres conditions, mais Il n’a pas eu peur de s’inclure avec les parias pour leur proclamer la voie du salut. Alors que nous cherchons à être inclusifs, nous devons garder à l’esprit que nous n’incluons pas les gens dans le royaume mais dans le message du salut. Ce message ne laisse personne qui l’accepte inchangé, et ce n’est pas non plus un message qui oblige à changer avant de le recevoir. Lorsque nous nous orientons vers l’inclusion, nous n’acceptons pas l’idée que Dieu n’a pas de normes morales, mais que tous sont invités à considérer l’Évangile. L’inclusion invite chacun à se conformer à l’image de Jésus-Christ.