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Quand nous abandonnons le bon chemin

Juges 3.31 : « Après lui, il y eut Schamgar, fils d’Anath. Il battit six cents hommes des Philistins avec un

aiguillon à bœufs. Et lui aussi fut un libérateur. »

Juges 5.6-8 : « Au temps de Schamgar, fils d’Anath, au temps de Jaël, Les routes étaient abandonnées, et ceux qui voyageaient prenaient des chemins détournés. Les chefs étaient sans force en Israël, sans force, quand je me suis levée, moi Débora, quand je me suis levée comme une mère en Israël. Il avait choisi de nouveaux dieux: alors la guerre était aux portes; on ne voyait ni bouclier ni lance chez quarante milliers en Israël »

          Cette période de l’histoire d’Israël est un temps de déclin. Un réveil spirituel était urgent, indispensable, vital. Ce n’est pas pour rien qu’à quatre reprises, Débora y fait allusion dans son cantique: « Réveille-toi, réveille-toi, Débora ! Réveille-toi, réveille-toi… »

          Il y a des cycles dans l’Histoire de l’humanité. Il en est de même dans l’Histoire du peuple de Dieu. Les problèmes d’hier sont les problèmes d’aujourd’hui. Les crises d’autrefois, sont les crises de maintenant. « Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil », dit Ecclésiaste 1.9.

          L’Écriture décrit, en six points, le chaos moral et spirituel dans lequel Israël était plongé.

Les routes étaient abandonnées

          A cause de la désobéissance du peuple de Dieu, l’ennemi avait pris l’avantage: « Les enfants d’Israël firent encore ce qui déplaît à l’Éternel, après qu’ Ehud fut mort. Et l’Éternel les vendit entre les mains de Jabin, roi de Canaan… » (Juges 4.1-2). Le pays était occupé par les troupes des Cananéens. L’ennemi risquant de fondre sur le voyageur, les routes n’offrant plus de sécurité, on avait tout simplement et très logiquement, semble-t-il, abandonné ces routes ! Quelle pitoyable situation, lorsque l’on songe qu’Israël était établi dans la terre promise et préparée par Dieu pour son peuple !

          Réfléchissons à nos routes, celles qui ont été frayées par le Seigneur lui-même, et qui nous mènent à sa bénédiction. Ces voies sont ouvertes dans le bon pays de la vie chrétienne. Comme ce pourrait être simple ! En effet, le prophète Ésaïe déclare: « Il y aura là un chemin frayé, une route qu’on appellera la voie sainte; nul impur n’y passera; elle sera pour eux seuls; ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s’égarer. Sur cette route, point de lion; nulle bête féroce ne la prendra, nulle ne s’y rencontrera; les délivrés y marcheront » (Ésaïe 35.8-9). Bien-aimés, nous n’avons pas à ouvrir de nouvelles voies ! « Ainsi parle l’Éternel: Placez-vous sur les chemins, regardez, et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie; marchez-y, et vous trouverez le repos de vos âmes ! » (Jérémie 6.16).

          Le texte hébreu dit littéralement en Juges 5.6 : « Les sentiers avaient cessé ». Au lieu d’innover, l’Église d’aujourd’hui ferait bien de redécouvrir ce qui faisait la force des premiers chrétiens. Quels étaient les sentiers de Dieu ?

          Tout d’abord, la prière, personnelle et collective. « Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus « (Actes 1.14); « Ils persévéraient…dans les prières » (Actes 2.42). Notre époque, dans notre vieux continent d’Europe, n’est pas un temps où l’on prie. C’est un temps de précipitation, d’agitation, de détermination, d’efforts humains, de confiance en soi, en ses propres capacités d’action. Nous vivons un temps d’organisation humaine, de machinisme, de planification, de volontarisme, ce qui, pour les affaires de Dieu ne peut engendrer qu’une absence totale de réussite spirituelle ! A aucun moment de son histoire, l’Église de Jésus-Christ n’a été autant, aussi savamment, et aussi parfaitement organisée qu’aujourd’hui. Les rouages semblent merveilleux, parfaits, mais hélas dépourvus d’énergie motrice, privés de la puissance du Saint-Esprit. Les véritables intercesseurs se font rares. La prière personnelle est réduite à une peau de chagrin. La prière familiale a été rangée dans le placard des objets démodés. Dans les églises, les réunions de prière sont désertées. Quand elles ne sont pas supprimées ! Vous savez que c’est vrai !

          Le sentier a cessé, bien-aimés ! Il nous faut y revenir. Si le prophète Ésaïe revenait, il se désolerait, comme autrefois, et il s’écrierait: « Il [Dieu] voit qu’il n’y a pas un homme, il s’étonne de ce que personne n’intercède » (Ésaïe 59.16).

          La seconde route abandonnée est celle de la parole de Dieu. Où les premiers chrétiens puisaient-ils leurs forces spirituelles ? « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres » (Actes 2.42). Aujourd’hui, nous avons l’immense privilège de posséder toute la parole de Dieu consignée par écrit. Lisons-nous notre Bible chaque jour ? Est-elle le pain frais de notre âme ? La méditons-nous avec avidité ? L’étudions-nous avec délices ? Ou est-elle couverte de la poussière de notre anorexie spirituelle, abandonnée dans le grenier de notre indifférence ? Frères et sœurs, assurons-nous d’être sur la bonne route. Celle de Dieu.

          Le troisième chemin délaissé est celui de la communion fraternelle. L’Église sortie de la chambre haute, tout embrasée du feu de l’Esprit, marchait sur ce chemin. « Ils persévéraient dans la communion fraternelle » (Actes 2.42). Je crains que certains croyants aient perdu la véritable essence de la communion fraternelle, et vivent dans l’illusion pernicieuse d’une fausse spiritualité. Suffit-il de se retrouver autour de barbecues dominicaux pour s’aimer de l’amour de l’Esprit ? Aller au bowling entre jeunes chrétiens, est-ce bien cela être un seul esprit, selon Dieu ? Des sorties mondaines, des kermesses, des petits bals du samedi soir entre chrétiens, amènent-ils les enfants de Dieu à pleurer avec ceux qui pleurent, à prier et à jeûner pour ceux qui traversent la vallée de l’ombre de la mort, à visiter ceux qui souffrent, à soutenir ceux qui chancellent, à exhorter les découragés, à consoler les âmes abattues, à donner avec largesse aux démunis, à vivre dans l’unité de l’Esprit avec tous, sans rancœur, sans rancune, sans esprit de vengeance, le cœur animé de l’esprit de pardon de l’Agneau immolé ? Si vous voulez contempler le tableau de la communion fraternelle peint par le divin Artiste dans les Actes des apôtres, poussez la porte du temple, et vous verrez vos frères et sœurs d’antan: « Ils étaient chaque jour tous ensemble, assidus au temple » (Actes 2.46). Retrouvez-les dans leurs rassemblements fraternels: « Ils rompaient le pain dans les maisons » (Actes 2.46). Écoutez leurs ferventes louanges. Sentez le parfum de leur adoration. Soyez étonnés des battements de leurs cœurs remplis d’amour pour Jésus. Un amour prêt à aller jusqu’au bout pour leur Maître.

          Et, précisément, ils sont allés jusqu’au bout: sur les croix, dans la gueule des lions romains, exilés, décapités. Plus tard, condamnés aux galères, brûlés vifs sur les bûchers de notre France, la mère de l’Église, enterrés vivants ! Faut-il parler des internements psychiatriques, des prisons ? Ce christianisme-là n’a pas pris une ride et n’a rien à envier à une religion apostate qui se contente du nom de Jésus comme vernis spirituel. O Seigneur, fais-nous revenir, et nous reviendrons !

          Considérons une quatrième route que beaucoup de croyants désertent aujourd’hui: la vie de l’Esprit. Alors que j’exhortais une sœur en Christ à désirer ardemment le baptême du Saint-Esprit, elle m’a répliqué: « Pour l’instant, j’ai d’autres préoccupations ! » Au jour de la Pentecôte, « ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer » (Actes 2.4). Un peu plus tard, à la fin d’une réunion de prière, « ils furent tous remplis du Saint-Esprit » (Actes 4.31). C’était un renouveau béni et puissant dans l’onction de l’Esprit ! Alors que l’église en Samarie venait tout juste de naître, Pierre et Jean « arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu’ils reçoivent le Saint-Esprit » (Actes 8.15). Saul de Tarse n’était converti à Christ que depuis trois jours. Il vit venir à lui le disciple Ananias. Lorsque ce dernier « fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant: Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit » (Actes 9.17). Paul, arrivé à Éphèse, rencontra quelques disciples. Ayant appris qu’il n’avait pas reçu le Saint-Esprit, il leur imposa les mains. « Le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues » (Actes 19.6).

          L’Église d’aujourd’hui, pas plus que celle d’hier, ne peut s’offrir le luxe de déserter la voie de l’Esprit. C’est une question de vie ou de mort. « C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien » dit Jésus.

          Qu’en est-il des dons spirituels ? Nos réunions évangéliques sont-elles marquées du sceau de l’Esprit ? Sont-elles alimentées du surnaturel divin ? La gloire de Dieu remplit-elle la maison ? Le peuple de Dieu bénéficie-t-il, en son sein, de l’inspiration, de la révélation, de la puissance de l’Esprit ? Dieu trouve-t-il encore des cœurs pour donner une parole prophétique qui exhorte, édifie, console ? Nos cultes sont-ils irrigués par des louanges inspirées ? Sans parler des opérations de puissance et des dons de guérison, venant confirmer avec puissance le glorieux message de l’évangile…

          Bien-aimés, ne sombrons pas dans le négativisme. Louons Dieu pour les bonnes choses qui se trouvent encore au milieu de nous. Rendrons grâces au Seigneur pour ce qu’il fait parmi son peuple. Mais soyons lucides et honnêtes ! N’aurions-nous pas néanmoins abandonné nos routes ? Ne serions-nous pas revenus au temps de Schamgar ? « Les messagers de paix pleurent amèrement. Les routes sont désertes; on ne passe plus dans les chemins » (Esaïe 33.7-8). Si les messagers de paix pleurent, qu’en est-il alors du Seigneur lui-même ? Si nous ne secouons pas rapidement la vipère dans le feu, il y a fort à craindre que la mort nous guette. Si nous ne semons plus pour l’Esprit, nos greniers vont se vider rapidement de leurs réserves. Craignons la pauvreté spirituelle. Revenons à une vie sainte, loin des souillures d’un monde sans repères. Attachons nos cœurs à la crainte de Dieu. Rejetons les doutes, les raisonnements. Rien ne pourra remplacer les routes divines: ni ce qui est humain, ni ce qui est intellectuel, ni ce qui est culturel. Laissons-nous persuader par le Seigneur. Retrouvons nos convictions. Soyons persévérants et constants. Aimons à nouveau notre Maître d’un amour inaltérable.

source : Paul Balliere  batissezvotrevie.fr