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Halte au massacre des chrétiens !

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Le carnage du 21 avril au Sri Lanka ne fait qu’ajouter à la longue liste des attaques visant les chrétiens à travers le monde chaque année… (photo DR)

Le carnage perpétré par des terroristes islamistes au Sri Lanka dans des hôtels de luxe, mais aussi dans trois églises bondées en pleine célébration de Pâques ( voir : Sri Lanka : des églises touchées dans une vague d’attentats), souligne une triste réalité. Celle des violences antichrétiennes dans le monde, qui sont en nette augmentation. « Les attentats s’intensifient au moment des grandes fêtes comme Noël ou Pâques, parce que les églises sont remplies, donc les terroristes peuvent faire le maximum de victimes, et la charge symbolique est importante », souligne Marc Fromager, directeur pour la France d’Aide à l’Église en détresse, ONG  qui intervient dans 150 pays. Mais, depuis 2012, ces actes meurtriers de masse se multiplient tout au long de l’année, comme le montre notre carte.

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En 2018, 4 305 chrétiens dans le monde ont été assassinés pour leur foi : ils étaient 3 066 en 2017.

Pour plus d’infos à ce sujet, voir : sortie de l’index mondial de persécution des chrétiens 2019

En un an, deux fois plus d’églises ont été ciblées (vandalisées, pillées, détruites, fermées…) sur la planète : 1 847 en 2018, 793 en 2017. Ces chiffres sont tirés de l’index mondial des persécutions contre les chrétiens, que tient depuis vingt-cinq ans l’ONG protestante Portes ouvertes (Open Doors), active dans 70 pays. D’après ces sources, au total, ce sont 245 millions de chrétiens – catholiques, orthodoxes, protestants – qui sont persécutés dans le monde, soit « un chrétien sur neuf », contre un sur douze l’année précédente.

« Quand j’ai reçu les dernières données en décembre, j’ai eu l’impression d’avoir devant moi un lac noir, encore plus large et plus profond que l’année précédente, constate Michel Varton, le directeur de Portes ouvertes. Il y a de plus en plus de pays dans lesquels les chrétiens sont persécutés, et dans les États où ils l’étaient déjà, la pression augmente d’année en année. » Selon l’ONG, le nombre de pays où ces violences sont commises a augmenté de 20 % en un an : ils sont 73 en 2018, contre 53 en 2017.

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C’est en Afrique que les chrétiens sont les plus exposés. En Centrafrique, en Somalie, au Congo (RDC), au Soudan du Sud (notamment), la chasse à ces croyants est ouverte. Pis encore, au Nigeria, la situation est alarmante : 3 731 y ont été tués en 2018, contre 2 000 l’année précédente ; et 569 églises ont été attaquées, contre 22 en 2017. Les terroristes de Boko Haram sévissent, mais pas seulement : les chrétiens sont à la merci des nomades peuls ou foulanis musulmans qui, « du fait de la désertification, souligne Michel Varton, descendent vers le sud et occupent les terres des chrétiens ». « Ils attaquent sans vergogne les villages, incendient les maisons, tuent les prêtres, s’alarme Marc Fromager. Et il n’y a pas qu’au Nigeria. La violence s’étend sur la bande sahélo-saharienne, vers la Mauritanie, le Mali ou le Niger… »

En Asie aussi, les violences s’intensifient. L’ONG Portes ouvertes place à la première place des pays les plus persécuteurs au monde la Corée du Nord, sans pouvoir publier de données fiables vu le contrôle de l’information par le régime. « Mais nous savons ce qui se passe grâce aux réseaux de l’Église clandestine qui compte environ 200 000 fidèles, indique Michel Varton. Beaucoup sont emprisonnés dans des camps de travail et les églises sont fermées. » En Chine, les fidèles subissent le tour de vis du régime dans sa politique de « sinisation » des religions. Prêtres et pasteurs sont arrêtés, les églises sont fermées de force, les croix remplacées par les drapeaux chinois… « La Chine, tout comme l’Algérie où le gouvernement ferme aussi les églises, monte en flèche dans notre classement », note notre interlocuteur. Autre centre de préoccupation : l’Inde, qui figure pour la première fois à la dixième place de l’index des persécutions, du fait de l’hindouisation de la société – huit États ont adopté des lois anti-conversion. Jusqu’à l’attaque de Pâques, le Sri Lanka s’était fait peu remarquer : avec 21 chrétiens attaqués et 10 églises ciblées, le pays était classé à la 46e position en 2018.

Quelques heures après ces attaques de masse revendiquées par l’État islamique, le pape François, qui s’était rendu au Sri Lanka dès 2015, souhaitait lors de sa bénédiction urbi et orbi pour Pâques « que tous condamnent ces actes terroristes, des actes inhumains, jamais justifiables ». Le chef de l’Église catholique aurait pu employer les mêmes mots qu’il avait lâchés, quatre ans auparavant, après le massacre de Garissa au Kenya qui avait fait 148 morts début avril 2015 : François avait alors dénoncé le « silence complice » et l’« indifférence » devant la « furie djihadiste ».

En mars de cette année,  il a exhorté  ses fidèles à prier pour les chrétiens persécutés « On a peut-être du mal à le croire, mais nous comptons aujourd’hui plus de martyrs qu’aux premiers siècles. » Déclaration prémonitoire ? Quelques semaines plus tard, ils seront des dizaines à mourir en plein office de Pâques sous le feu de kamikazes islamistes. Las, il est à craindre que, démantelé dans ses bastions traditionnels, l’État islamique transporte sa guerre sanglante sur de nouveaux terrains. Avec, toujours, les chrétiens en ligne de mire…

PRIONS POUR L’ÉGLISE PERSÉCUTÉE PLUS QUE JAMAIS !

source : lepoint.fr