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Chine : les autorités veulent adapter le christianisme au communisme

Un haut responsable chinois a déclaré lundi devant le parlement de Pékin que l’Église protestante chinoise devait être débarrassée de toute influence étrangère.

Rarement un haut responsable du régime communiste chinois s’était exprimé avec autant de virulence contre le christianisme. «Les forces occidentales anti-chinoises tentent de troubler la stabilité sociale de notre pays et même de renverser le pouvoir politique» par le biais de cette religion, a affirmé lundi Xu Xiaochong, président du «Mouvement patriotique» protestant.

Cette association est l’un des cinq organismes étatiques – supervisées par le Parti communiste chinois (PCC) – auxquels doivent s’affilier les cinq religions reconnues en Chine (protestantisme, catholicisme, bouddhisme, taoïsme et islam). Les communautés religieuses qui refusent cette tutelle sont considérées comme illégales.

«Nous soutenons fermement le pays pour qu’il traduise en justice les rares brebis galeuses qui se placent sous la bannière du protestantisme afin de participer à la subversion de la sécurité nationale», a insisté Xu Xiaohong, devant la chambre consultative du Parlement, réunie en session annuelle à Pékin.

L’essor rapide des Églises protestantes non officielles dans les villes ces quinze dernières années inquiète au plus haut point le Parti, qui se méfie de toutes les organisations susceptibles de contester son autorité, surtout si elles ont un lien avec l’étranger. La Chine compte quelque 60 millions de protestants, dont plus de la moitié pratique leur foi en dehors d’une structure étatique, souvent dans des appartements.

L’étau ne cesse de se resserrer sur l’ensemble des cultes depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, fin 2012. En 2016, plus de 1500 croix surmontant des Églises, essentiellement protestantes, ont été décrochées dans la province du Zhejiang.